L’Association des cadres des centres de la petite enfance (ACCPE) en appelle à la fin des moyens de pression dans les CPE et exhorte la ministre Sonia Lebel à augmenter le salaire du personnel éducatif, afin qu’il soit compétitif.
Lors d’un point de presse mercredi dernier, Sonia Lebel, ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor, a rappelé que bien qu’une augmentation de 17,4 % sur 5 ans ait été accordée aux employés de l’État en 2023, les éducatrices ne bénéficieront pas de cette hausse, ayant déjà reçu un rattrapage salarial de 18 % en 2021.
Une révision salariale essentielle
La ministre semble oublier que nous sommes rendus en 2025 et que la révision salariale de 2021 était nécessaire. À l’époque, les éducatrices débutantes gagnaient seulement 15$ de l’heure. Aujourd’hui, leur salaire d’embauche est de 18,52 $. Souvenons-nous que les augmentations accordées aux fonctionnaires en 2023 visaient « à protéger leur pouvoir d’achat face à l’inflation ». Qu’est-ce qu’on dit aux éducatrices qui gagnent en ce moment 36 000$ par année et qui n’arrivent pas à payer leur loyer et leur épicerie ?
Une crise de rétention/attraction
Le premier ministre a lui-même accusé les partis d’opposition de s’en prendre aux éducatrices! Il a déclaré: «En critiquant le réseau, ils ne reconnaissent pas le dévouement des éducatrices!» La ministre de la Famille Suzanne Roy le sait, les cadres lui rappellent, à chaque inauguration de nouvelles installations : recruter des éducatrices qualifiées est devenu un problème critique, les CPE sont confrontés à une désertion croissante des milieux de travail et des programmes de formation en Techniques d’éducation à l’enfance. Même la vérificatrice générale souligne à grand trait la nécessité d’améliorer la qualité pour les tout-petits! Est-ce que la recette de l’Ile-du-Prince-Edouard de partir le plancher salarial à 28,86$ pour régler le problème d’attraction pourrait s’appliquer ici? Si cela fonctionne pour les Maritimes, pourquoi les jeunes ne seraient-ils pas plus attirés par la profession chez nous également?
Citation
La qualité des services repose sur la formation initiale des éducatrices! N’oublions jamais que l’attractivité et la rétention du personnel dépendent des conditions salariales.
–Élyse Lebeau, MBA, Adm.A, directrice générale de l’ACCPE
Salaires oui, organisation du travail non
Madame Lebel a exprimé son intention de travailler sur l’organisation du travail. L’ACCPE dit « DANGER »! Les cadres recommandent à la ministre de se concentrer sur les augmentations salariales et de laisser l’organisation du travail aux employeurs. S’immiscer dans les droits de gestion des CPE nuira à leur fonctionnement efficace et efficient. Comme l’avait dit la ministre Geneviève Guilbault : «Gère ta fougère»… Le gouvernement doit se limiter à son rôle de bailleur de fonds, et financer adéquatement les CPE, afin que ceux-ci puissent mieux desservir les familles et les enfants du Québec.
Le gouvernement doit régler cette question avant Noël; il doit accorder une priorité absolue aux augmentations salariales pour éviter que les éducatrices ne quittent le réseau et que les parents ne subissent, encore une fois, des journées de grève ou pire, des bris de service, par manque de ressource!
Communiqué de presse, 5 décembre 2024