Pendant le temps des Fêtes, bien des discussions de cuisine ont certainement porté sur l’inflation, la volatilité des marchés, les défis et les risques de la situation pour la vitalité du marché de l’emploi, le climat d’incertitude politique et économique ou l’impitoyable augmentation du coût de la vie. Quelques prédictions liées aux élections américaines ou à l’avenir de certains de nos politiciens locaux ont également dû faire l’objet de biens des spéculations.
La situation actuelle, incertaine et volatile, est inconfortable. On doit se le dire : le Québec, le Canada et le monde ont déjà vécu des jours meilleurs. Tout cela pourrait bien sûr créer une complexification de la gestion des CPE, qui l’est déjà bien assez! Mais comme les CPE dépendent du financement public pour mener à bien leur mission, il serait insensé (et inconséquent!) que le gouvernement actuel n’entreprenne quelque rationalisation que ce soit, comme l’ont fait d’autres gouvernements avant lui. Ce serait une grave erreur. Notre secteur d’activités est essentiel pour les familles et, répétons-le, pour la vitalité économique du Québec.
Les gestionnaires doivent bien sûr rester à l’affût de nouvelles sources de revenus pour mener à bien les projets spéciaux. À leur agenda déjà bien rempli s’ajoutent la recherche de subventions spécifiques ou l’organisation de campagnes de financement qui demeurent des voies à explorer. Les plus petites structures pourraient toutefois profiter de la conjoncture pour se concerter et envisager les avantages d’une fusion, d’une acquisition ou du partage de ressources, histoire de surmonter ensemble les pressions économiques actuelles.
Mais au-delà de la situation économique et politique, le grand défi des prochaines années pour les CPE/BC, reste les enjeux liés à l’attraction et à la rétention du personnel.
L’Association des cadres des CPE l’a maintes fois répété : la désertion de la profession d’éducatrice est principalement causée par de faibles salaires qui n’attirent plus de nouvelles candidatures, qui ne contribuent pas à garder celles en place, et tout particulièrement dans un contexte où le coût de la vie explose.
Pour résoudre l’impasse de la pénurie de main-d’œuvre dans laquelle nous sommes collectivement engagées, chaque milieu doit se mettre en mode créativité et innovation.
Et le gouvernement, quant à lui, doit obligatoirement continuer à faire de cet enjeu d’une priorité absolue. En aucun cas et sous aucun prétexte, il ne doit reculer sur ce point. Le réseau des CPE/BC est un service essentiel pour les familles, les parents, les travailleurs, la société et, ne l’oublions pas, l’économie. Les acteurs du réseau ne l’oublient pas.
Espérons que le gouvernement ne l’oubliera jamais, lui non plus.
Élyse Lebeau, MBA, Adm.A
9 janvier 2025